"Nous avons voté pour quitter l'Union européenne et pour devenir un pays indépendant et souverain. Nous ferons ce qu'ont toujours fait les pays indépendants et souverains. Nous déciderons nous-mêmes comment nous allons contrôler l'immigration et nous serons libres d'édicter nos propres lois."
Imaginez la situation suivante: vous avez un problème avec quelqu'un et vous prenez un avocat pour négocier avec la partie adverse. Celle-ci n'est pas un ennemi, mais c'est un adversaire et, de toute manière, elle a d'autres intérêts, une autre vue des choses que vous, sinon il n'y aurait pas de conflit. Et comme vous, votre adversaire veut gagner.
La presse couvre actuellement d'éloges une nouvelle étude réalisée par des hauts responsables de l'UE. Les auteurs proposent que des Etats n'acceptant pas la libre circulation des personnes puissent également participer au marché intérieur de l'UE.
Si l'immigration de masse échappe définitivement à tout contrôle, le Conseil fédéral peut – s'il en a envie et si Bruxelles, que le gouvernement doit obligatoirement consulter au préalable, lui permet de satisfaire cette envie – prendre des mesures de correction. Ou renoncer à toute intervention.
Ignorant délibérément la guerre terroriste, les foyers de crise toujours plus menaçant dans l'UE et autour de celle-ci ainsi que les faiblesses intérieures de l'UE, le Conseil fédéral cherche à rejoindre cette organisation précisément dans le domaine de la politique de sécurité. Il a l'intention d'examiner cette année encore un accord-cadre avec l'UE sur la politique étrangère et de sécurité commune (PESC). On dispose désormais d'informations nouvelles de ce que cela signifierait pour la Suisse.
Depuis des mois on murmure que d'intenses négociations secrètes sont en cours entre Bruxelles et Berne. Parfois quelques détails parviennent jusqu'au public. L'affaire est claire désormais: une majorité du Conseil fédéral veut rapidement conclure l'accord-cadre avec Bruxelles.
Plusieurs études demandées par la Confédération ont paru ces dernières semaines pour annoncer un sombre avenir à la Suisse au cas où elle ne se plierait pas aux injonctions de Bruxelles concernant la libre circulation des personnes et le "rattachement institutionnel".
L'édition de mars du mensuel alémanique "Schweizer Monat" propose en encart une étude du journaliste Florian Schwab, rédacteur à la rubrique économique de l'hebdomadaire ""Weltwoche", et un essai introductif de Tito Tettamanti. Titre de la brochure (traduit de l'allemand): "Qu'apportent les accords bilatéraux aux citoyens? Une analyse coûts-bénéfices du point de vue économique".
La Confédération a refusé de prolonger l'autorisation de séjour d'une ressortissante dominicaine qui a perçu près de 400 000 francs de l'aide sociale suisse. Cette personne a fait recours au Tribunal fédéral – sous le prétexte que son fils est citoyen UE.
Le Conseil fédéral ne s'est pas encore mis d'accord sur la manière dont l'accord-cadre qu'il souhaite conclure avec l'UE sera soumis au peuple: seul ou en "paquet" avec d'autres traités.
Les fonctionnaires UE ont poussé l'euro dans l'abîme. Il n'y a plus d'issue au surendettement massif de plusieurs pays membres de l'UE, situation provoquée par l'incompétence, la négligence, voire par la volonté de fonctionnaires et des politiciens irresponsables.
La production d'"études scientifiques" sur les bienfaits que l'emprise de l'UE sur la Suisse apporterait à notre pays prend un caractère inflationniste.
Grâce à la complicité de tous les partis – hormis l'UDC – le Conseil fédéral a réussi à faire passer sous silence dans la campagne électorale au Conseil national la question actuellement la plus importante pour la Suisse, à savoir la conception des relations avec l'Union européenne.
Le 14 octobre 2015 le quotidien zurichois "Tages-Anzeiger" révélé un plan secret qui semble circuler au Palais fédéral dans le but d'invalider le "oui" du souverain suisse du 9 février 2014 à l'initiative contre l'immigration de masse.
Le traité de Schengen créé par l'UE a provoqué la suppression complète des contrôles aux frontières entre tous les pays membres de l'Union européenne. En contrepartie, il exigeait un effort commun pour que les frontières extérieures de l'UE soient rigoureusement protégées contre l'immigration clandestine. La première mise à l'épreuve sérieuse en 2015 a cependant provoqué l'effondrement du système Schengen en quelques jours seulement.
S'inclinant comme de coutume devant la volonté de Bruxelles, le Conseil fédéral envisage de lier la conclusion d'un accord-cadre sur "le rattachement institutionnel" de la Suisse aux structures de l'UE au règlement de diverses questions en suspens concernant la libre circulation des personnes. Des accords sur la recherche, sur l'énergie et les services financiers pourraient y être inclus. C'est ce qu'a annoncé le conseiller fédéral Didier Burkhalter. Quel serait le résultat d'une telle "stratégie-paquet"?
Dans une chronique très observée parue dans le quotidien zurichois "Tages-Anzeiger", Rudolf Strahm, ancien conseiller national et ancien préposé à la surveillance des prix, a examiné les différentes tactiques de négociation envisagées par Bruxelles à l'égard de la Suisse. Il juge possible que l'UE menace de résilier les accords bilatéraux, mais il ne croit pas que Bruxelles passe aux actes.
L'accord de Schengen conclu à l'intérieur de l'Union européenne prévoit, d'une part, la suppression des contrôles frontaliers entre tous les Etats signataires dont la Suisse fait également partie. D'autre part, cette convention impose, pour remplacer la suppression des frontières intérieures, un contrôle strict des frontières extérieures afin d'empêcher l'immigration clandestine.
A peine l'UE avait-elle bricolé un nouveau programme d'aide à la Grèce que la patronne du Fonds monétaire internationale (FMI a attaqué Bruxelles dans le dos: Christine Lagarde exige une remise complète de la dette grecque. Rappelons que la Suisse s'est engagée auprès du FMI à hauteur de 15 milliards de francs).
Les événements qui se déroulent entre la Grèce et la centrale UE peuvent être considérés, selon le point de vue, comme une tragédie ou comme une comédie. Il s'agit sans doute d'une tragicomédie.